Macron, Trump et poutine : l’alliance stratégique qui veut refaçonner le monde

Dans cette recomposition géopolitique, « le petit », encore dans l’ombre, semble être la figure que le trio veut hisser à la tête de l’Europe. Son ascension représenterait une rupture nette avec le pouvoir des élites globalistes, ouvrant la voie à un nouvel ordre géopolitique centré sur la souveraineté des États.

Mais au-delà du Vieux Continent, cette guerre d’influence s’étend à d’autres théâtres stratégiques, notamment en Afrique et au Moyen-Orient, où les intérêts occidentaux vacillent sous la pression d’acteurs alternatifs.

L’un des symboles les plus frappants de cette guerre invisible est la Libye, ravagée par l’intervention occidentale de 2011 qui a plongé le pays dans un chaos indescriptible. L’establishment anglo-saxon, avec le soutien de la France de Sarkozy, a renversé Kadhafi, mais a laissé un champ de ruines derrière lui, multipliant les factions armées et ouvrant la porte aux ingérences étrangères.

Khalifa Haftar, maréchal de l’Est libyen, s’est imposé comme l’homme de l’ombre de Macron, Trump et Poutine. Alors que l’ONU et les puissances anglo-saxonnes soutiennent Fayez al-Sarraj, une figure liée aux réseaux globalistes, Haftar, lui, bénéficie d’un soutien discret mais décisif de la part de la Russie, des États-Unis sous Trump et de la France.

La récente autorisation accordée par Haftar aux forces russes pour contrôler la base aérienne de Maaten al-Sarra, près du Tchad et du Soudan, marque une étape clé dans cette lutte d’influence. En consolidant sa présence en Libye, Moscou impose un rapport de force direct face aux ambitions occidentales en Afrique.

Mais cette manœuvre va bien au-delà du sol libyen. Le maréchal Haftar pourrait bien transformer la Libye en porte d’entrée des Russes vers le Sahel, un espace où plusieurs régimes, désormais proches de Moscou, rejettent toute influence occidentale.

C’est par cette même porte que Soro Guillaume, ancien allié incontesté d’Emmanuel Macron, a lui aussi transité, trouvant un nouveau point d’ancrage dans l’Alliance des États du Sahel (AES) aux côtés du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Une trajectoire révélatrice des recompositions en cours et qui souligne combien la France doit aujourd’hui manœuvrer dans un environnement mouvant, où ses propres soutiens d’hier reconfigurent leurs alliances.

Ce bras de fer géopolitique ne se limite pas à la Libye. On retrouve le même schéma en Irak, en Afghanistan et en Côte d’Ivoire, où l’establishment anglo-saxon a détruit des régimes en place pour les remplacer par des gouvernements sous influence. Mais ces interventions, loin d’apporter la stabilité promise, ont souvent semé le chaos et ouvert la voie à de nouvelles résistances nationales.

La rivalité entre la France et les puissances anglo-saxonnes remonte à plusieurs siècles. Depuis la guerre de Cent Ans jusqu’à la crise de Suez en 1956, la France a toujours dû composer avec une hostilité latente de l’axe anglo-américain.

Le dernier épisode en date de cette confrontation historique est le pacte AUKUS signé en 2021 entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, qui a humilié Paris en lui retirant un méga-contrat de sous-marins avec Canberra. Ce coup de poignard a marqué une prise de conscience brutale pour la France : elle ne pouvait plus compter sur ses « alliés » historiques et devait redéfinir sa stratégie mondiale.

Face à cette hostilité anglo-saxonne persistante, la France n’avait d’autre choix que de réinventer sa diplomatie. C’est dans ce contexte que Macron s’est rapproché de puissances considérées comme des rivales par l’Occident traditionnel, à commencer par la Russie et, dans une certaine mesure, l’Amérique de Trump. Ce réalignement ne repose pas sur une simple posture idéologique, mais sur une nécessité stratégique : assurer l’indépendance de la France dans un monde en recomposition.

Si ce pari réussit, la France pourrait se repositionner comme une puissance autonome, capable de peser dans les affaires internationales sans être inféodée aux diktats anglo-saxons. Mais ce virage comporte des risques. L’establishment occidental, qui a toujours eu les moyens d’écraser ses opposants, ne restera pas les bras croisés face à cette rébellion française.

L’avenir nous dira si cette alliance stratégique entre Macron, Trump et Poutine aboutira à un nouvel équilibre mondial, ou si elle sera broyée par les forces dominantes en place. Une chose est sûre : nous assistons à une transformation profonde du paysage géopolitique, et la France a enfin décidé de reprendre son destin en main.