Au Sénégal, Ousmane Sonko et Jean-Luc Mélenchon
Un nouveau cadre pour les relations franco-sénégalaises
Dakar, 16 mai – Jean-Luc Mélenchon, fondateur de La France Insoumise (LFI), a entamé une visite de quatre jours au Sénégal le 15 mai, où il a rencontré le Premier ministre sénégalais et leader du parti Pastef, Ousmane Sonko. Cette visite marque une étape importante dans la réévaluation des relations entre la France et le Sénégal, un sujet central abordé par Sonko lors de cette rencontre.
Lors de son allocution à l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, Ousmane Sonko a mis en lumière la nécessité de refonder les relations franco-sénégalaises sur des bases de justice et de respect mutuel. Selon Sonko, ces relations, tout comme celles entre la France et l’Afrique en général, doivent être réévaluées et ajustées pour refléter une nouvelle dynamique de partenariat équitable et transparent.
Ousmane Sonko a fermement déclaré que les relations actuelles entre la France et le Sénégal, et plus largement entre l’Europe et l’Afrique, n’ont pas toujours été fondées sur le respect mutuel. Il a critiqué ces relations comme étant léonines, profitant principalement à l’Europe et à la France, tout en reposant sur des schémas historiques de spoliation.
Dans son discours, Sonko a souligné l’importance d’un dialogue sincère et authentique entre la France et ses anciennes colonies africaines. Il a appelé à la fin des relations basées sur une vision « focardienne » du continent, référence à Jacques Foccart, l’architecte de la politique africaine de la France dans les années 1960. Sonko a critiqué cette approche comme étant soutenue par des élites locales corrompues, qui agissent au détriment des intérêts africains.
Au Sénégal, Ousmane Sonko et Jean-Luc Mélenchon
Un appel à la transparence et à la justice
Pour Sonko, la transparence doit être au cœur des nouvelles relations entre la France et l’Afrique. Il a insisté sur le fait que la transparence est essentielle pour construire des relations justes et bénéfiques pour les deux peuples. Il a également affirmé que les problématiques de l’émigration et de la sécurité, entre autres, pourront être mieux analysées et résolues grâce à cette nouvelle approche transparente.
Le rôle des intellectuels et des artistes
Sonko a également souligné l’importance du rôle des intellectuels et des artistes dans cette nouvelle phase de coopération. Il a affirmé que ces groupes doivent jouer un rôle crucial dans les discussions sur les relations futures entre l’Afrique et l’Europe, et particulièrement entre le Sénégal et la France. Selon lui, les intellectuels et les artistes peuvent apporter des perspectives uniques et précieuses qui aideront à bâtir des relations plus justes et équilibrées.
L’intervention de jean-luc jean-luc Mélenchon
Jean-Luc Mélenchon, de son côté, a salué la mobilisation populaire au Sénégal et a exprimé son admiration pour la créativité des Africains. Il a insisté sur l’importance de la langue commune, le français, comme lien culturel fort entre les deux nations. Mélenchon a également annoncé des collaborations futures, notamment à travers des conférences communes avec la jeunesse et les intellectuels sénégalais.
Mélenchon a exprimé son soutien constant à Ousmane Sonko et a souligné la nécessité d’un partenariat politique fondé sur le respect mutuel et la convergence d’objectifs. Il a évoqué la protection des biens communs de l’Humanité comme un enjeu majeur pour les futurs accords entre la France et le Sénégal.
Vers une nouvelle ère de coopération
Ousmane Sonko a clairement indiqué que la coopération entre la France et le Sénégal doit évoluer pour refléter les réalités contemporaines et les aspirations des peuples africains. Il a appelé à des relations basées sur le respect mutuel, la justice et la transparence, loin des anciennes dynamiques de domination et de spoliation.
Sonko a également fait remarquer que les autorités européennes et françaises doivent reconnaître et comprendre que ce qu’elles qualifient de « sentiment anti-occidental » est en réalité une réaction aux injustices historiques et contemporaines subies par les Africains. Il a rejeté les analyses simplistes et infantilisantes qui attribuent ce sentiment à des manipulations extérieures, soulignant que ces ressentiments sont les conséquences directes des politiques menées par les puissances occidentales.
L’impact de la visite de Mélenchon
La visite de Jean-Luc Mélenchon au Sénégal et sa rencontre avec Ousmane Sonko ont été marquées par un dialogue fructueux et la promesse d’une collaboration renforcée. Mélenchon a exprimé son soutien aux aspirations du peuple sénégalais et a souligné l’importance d’un partenariat basé sur l’égalité et le respect.
Cette rencontre a également servi de plateforme pour Sonko pour réaffirmer sa vision d’une Afrique émancipée, capable de contrôler son propre avenir. Il a encouragé les pays africains à suivre l’exemple du Sénégal en matière de démocratie et de mobilisation populaire.
Conclusion : un appel au renouveau des relations
En conclusion, Ousmane Sonko a lancé un appel à la réévaluation des relations franco-sénégalaises et, plus largement, des relations entre l’Afrique et l’Europe. Il a plaidé pour des relations fondées sur la justice, le respect mutuel et la transparence. Sonko a exprimé sa conviction que de telles relations permettraient de mieux répondre aux défis contemporains tels que l’émigration et la sécurité, et favoriseraient un avenir commun plus équitable.
Cette prise de position marque un tournant potentiel dans les relations entre la France et le Sénégal, ouvrant la voie à une coopération plus juste et équilibrée, bénéfique pour les deux peuples.
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