FRANÇOIS HOLLANDE : L’HOMME À ABATTRE PENDANT SON QUINQUENNAT

par | Juil 6, 2024 | Actualité, Afrique, France | 0 commentaires

Le 22 octobre 2011, lors de son discours d’investiture en tant que candidat socialiste à la présidentielle, François Hollande a promis une transformation radicale de la politique française envers l’Afrique. Il a déclaré que, s’il était élu, « notre République portera une nouvelle politique à l’égard de l’Afrique » et qu’elle « répudiera sans regrets les miasmes de la Françafrique ». Cette promesse de mettre fin aux pratiques corrompues associées à la Françafrique a marqué un tournant dans sa campagne, mais a également inauguré une série de défis majeurs pour Hollande, tant au sein de son propre parti qu’en face de l’opposition.

Un Discours Courageux et Déterminant

François Hollande a condamné sans équivoque les pratiques de la Françafrique, terme péjoratif désignant les relations opaques et souvent corrompues entre la France et ses anciennes colonies africaines. Il a critiqué ceux qui « s’accommodent de la corruption en Afrique » et qui utilisent cette situation pour financer leurs campagnes électorales avec « l’argent de la pauvreté, de la misère, des armes ». En affirmant que « ce temps-là est révolu », Hollande s’est engagé à mettre un terme à ces pratiques, adoptant une position ferme contre la corruption et les abus de pouvoir.

Les Pièges de son Quinquennat

L’annonce de François Hollande a marqué le début d’un quinquennat semé d’embûches. Dès son arrivée à la présidence, il a dû faire face à une série de crises et de trahisons internes. Ses propres alliés politiques ont souvent cherché à le déstabiliser, voyant dans ses réformes une remise en question de leurs avantages acquis. La droite française, quant à elle, n’a pas manqué de critiquer chacune de ses décisions, exacerbant encore plus les tensions.

Les Conséquences de la Répudiation de la Françafrique

En choisissant de « répudier les miasmes de la Françafrique », François Hollande a non seulement tenté de redéfinir les relations entre la France et l’Afrique, mais a également voulu envoyer un message fort contre la corruption. Cette décision a eu des répercussions majeures sur la politique intérieure française. Elle a exposé des réseaux de pouvoir profondément ancrés et a provoqué des réactions violentes de ceux qui se sentaient menacés par ce changement. Ses propres camarades sont allés jusqu’à l’inviter à participer aux primaires, malgré sa candidature à sa propre succession, un fait inédit dans une grande démocratie comme la France.

La Main Rouge : La Machine à Tuer des Services Secrets Français

Dans les années 1950, les pays colonisés par la France sont en effervescence. Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie réclament leur indépendance. Pour Paris, il n’en est pas question. Il est impératif de neutraliser tous ces mouvements nationalistes dans les colonies. Le pouvoir politique confie alors une mission aux services secrets français : utiliser la force et le terrorisme pour étouffer la rébellion. Ce groupe armé, piloté par Paris, sera connu sous le nom de « La Main Rouge » et organisera des opérations clandestines.

La Main Rouge multiplie alors les assassinats politiques dans tous les pays du Maghreb. Cet escadron de la mort emprisonne et torture tous les indépendantistes, menant une guerre silencieuse en Algérie, au Maroc et en Tunisie. Les civils morts se comptent par milliers à cause des exécutions sommaires, des attentats à la bombe, des assassinats, des enlèvements et des tortures. La Main Rouge cible tous ceux qui sont associés à l’indépendance et qui menacent l’empire colonial.

Les Révélations de François Hollande

Il faudra attendre 2013 pour que François Hollande ouvre les archives secrètes de ce terrorisme d’État qui a sévi dans les années 1950, marquant une tache sombre dans l’histoire de France. Cette action courageuse a contribué à mettre en lumière des pratiques douteuses et à amorcer un changement de paradigme dans les relations franco-africaines. Cependant, elle a également exposé Hollande à des attaques virulentes de la part des héritiers de ces réseaux de pouvoir, exacerbant les défis et les oppositions qu’il a dû affronter tout au long de son quinquennat.

Conclusion

Le quinquennat de François Hollande restera marqué par sa volonté de rompre avec les pratiques de la Françafrique. Son engagement à éradiquer la corruption et à instaurer des relations plus transparentes et équitables avec l’Afrique a suscité à la fois admiration et hostilité. En fin de compte, cette lutte contre la Françafrique a révélé les fractures profondes au sein de la politique française et a mis en évidence les défis auxquels doit faire face tout dirigeant souhaitant introduire des réformes radicales.

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