Au cours de la dernière décennie, l’Afrique subsaharienne a été le témoin d’un phénomène intrigant : des coups d’État qui se sont déroulés sans effusion de sang. Cela contraste fortement avec le passé récent de la région, marqué par des événements tragiques comme l’assassinat de Thomas Sankara ou l’éviction et le transfert tumultueux de Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale, d’où il est sorti après plus d’une décennie.

Pour saisir l’essence de ces récentes transitions de pouvoir atypiques, il est essentiel d’adopter une perspective nuancée. Voici quelques points à considérer :

• Changement Générationnel :

La nouvelle génération de dirigeants militaires et civils en Afrique est de plus en plus consciente des répercussions internationales liées à l’usage excessif de la force. Cette prise de conscience pourrait contribuer à des transitions plus pacifiques.

• Changement de Posture en France :

La période post-Hollande, notamment sous Macron, a vu la France adopter une position géopolitique différente. Critiquant la dépendance de l’Europe à l’égard de l’OTAN et qualifiant cette dernière de « mort cérébral », Macron a appelé l’Europe à prendre en main sa propre sécurité. Cette nouvelle posture peut avoir des répercussions indirectes sur la dynamique politique en Afrique.

• Pression Internationale :

Les institutions mondiales et régionales, telles que l’Union africaine et les Nations Unies, ont pris des positions plus fermes contre les coups d’État violents. Cette posture a pu inciter à des transitions plus calmes.

• Médias et Technologie :

Avec l’essor des médias sociaux et la diffusion rapide de l’information, il est devenu plus difficile pour les gouvernements de cacher ou de minimiser la violence. Les auteurs de coups d’État sont peut-être plus enclins à éviter la violence, sachant que leurs actions seront immédiatement scrutées à l’échelle mondiale.

• Aspiration à la Stabilité :

Les conséquences économiques et sociales des coups d’État violents sont souvent dévastatrices. Les acteurs politiques pourraient être motivés par le désir de préserver une certaine stabilité, reconnaissant que la violence engendre souvent le chaos.

• Nouvelles Stratégies de Pouvoir :

Il se pourrait que les coupables de ces « pseudo-coups d’État » adoptent des stratégies moins brutales, mais tout aussi efficaces, pour s’emparer du pouvoir, comme l’utilisation de la manipulation politique, de la pression économique ou de l’ingérence juridique.

• Vers une Nouvelle Autonomie :

Ces évolutions, tant à l’échelle continentale qu’internationale, suggèrent que l’Afrique subsaharienne pourrait se diriger vers une véritable autonomie. Une telle transformation, si elle est gérée avec prudence, pourrait ouvrir la voie à une prospérité renouvelée pour le continent.

Il est crucial pour les observateurs et les décideurs de comprendre ces dynamiques changeantes afin de soutenir et de promouvoir un avenir stable et prospère pour l’Afrique subsaharienne.

Il est crucial d’analyser ces événements à travers un prisme multidimensionnel, en tenant compte des dynamiques politiques, économiques, sociales et technologiques en jeu. En fin de compte, comprendre ces coups d’État pacifiques peut offrir des leçons précieuses pour favoriser des transitions politiques plus paisibles à l’avenir.