L’impact des révélations de Robert Bourgi sur l’alternance politique en Côte d’Ivoire : un tournant décisif pour 2025

par | Oct 9, 2024 | Actualité, Afrique, Côte d'Ivoire

La récente sortie de Robert Bourgi, personnalité influente de la politique africaine et proche de l’ex-président français Nicolas Sarkozy, a provoqué un séisme sur la scène politique ivoirienne. Ce dernier, dans une déclaration fracassante, a affirmé que Laurent Gbagbo avait remporté les élections présidentielles de 2010, mais que des interventions extérieures, notamment françaises, ont permis à Alassane Ouattara d’accéder au pouvoir. Ce revirement soulève plusieurs questions cruciales quant à l’avenir politique de la Côte d’Ivoire, surtout à l’approche des élections présidentielles de 2025.

Retour sur les événements de 2010-2011

La crise post-électorale de 2010-2011 reste l’une des périodes les plus traumatisantes de l’histoire récente de la Côte d’Ivoire. Les élections de 2010 se sont soldées par une violente confrontation entre les partisans de Laurent Gbagbo et ceux d’Alassane Ouattara. Alors que le Conseil constitutionnel ivoirien, présidé à l’époque par un proche de Gbagbo, proclamait ce dernier vainqueur, la Commission électorale indépendante (CEI) et une partie de la communauté internationale, notamment la France et l’ONU, reconnaissaient la victoire de Ouattara. Ce conflit d’interprétation des résultats électoraux a débouché sur une crise armée qui a fait plus de 3 000 morts et conduit à l’arrestation de Laurent Gbagbo, transféré à la Cour pénale internationale (CPI) en 2011(Robert Bourgi, une sortie téléguidée par l’Élysée ?).

Cependant, Robert Bourgi vient apporter une nouvelle dimension à ces événements. Selon lui, Laurent Gbagbo aurait été le véritable vainqueur des élections, mais l’intervention de la France, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, a permis de renverser la situation. Bourgi affirme que Nicolas Sarkozy était déterminé à écarter Gbagbo du pouvoir, le considérant comme un obstacle majeur à la politique française en Afrique. Ce scénario suggère une manipulation électorale orchestrée à un niveau international, relançant ainsi le débat sur la légitimité de Ouattara en tant que président élu(Robert Bourgi, une sortie téléguidée par l’Élysée ?).

Le Président Laurent Gbagbo en détention à La Haye, symbole de résistance et de lutte pour la souveraineté de la Côte d'Ivoire, le 24 juin 2011

Pourquoi maintenant ? L'importance du timing

Ces révélations arrivent à un moment stratégique. Nous sommes à un peu plus d’un an des élections présidentielles de 2025, et la scène politique ivoirienne est en pleine effervescence. Alassane Ouattara, après deux mandats controversés, a renoncé à se représenter en 2020 avant de revenir sur sa décision après la mort de son candidat désigné, Amadou Gon Coulibaly. Pour l’élection de 2025, la pression monte autour de la question de la succession et de la transition politique. Les propos de Bourgi laissent entendre que la France, sous la présidence d’Emmanuel Macron, ne soutiendrait plus une nouvelle candidature de Ouattara ou même un candidat issu de son parti, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP)( (Robert Bourgi, une sortie téléguidée par l’Élysée ?).

Cette situation est d’autant plus complexe que la France a historiquement joué un rôle clé dans la stabilité politique de la Côte d’Ivoire, souvent à travers des interventions directes ou indirectes. Cependant, la sortie de Bourgi pourrait indiquer un changement de paradigme dans la politique africaine de la France, en particulier vis-à-vis de la Françafrique. La perte d’influence progressive de la France sur le continent, symbolisée par les récentes prises de pouvoir militaires dans plusieurs pays francophones, pousse Paris à réévaluer ses alliances. Si Bourgi fait écho à un certain désenchantement vis-à-vis de Ouattara, cela pourrait marquer un tournant décisif pour l’avenir du RHDP et ouvrir la voie à de nouvelles figures politiques

Le spectre de la réconciliation nationale manquée

L’un des objectifs majeurs assignés à Ouattara lors de son arrivée au pouvoir en 2011 était de réconcilier la nation ivoirienne, profondément divisée par la crise post-électorale. Pourtant, quinze ans après son accession au pouvoir, le bilan reste mitigé. Si Ouattara a mené de vastes réformes économiques qui ont permis à la Côte d’Ivoire d’atteindre une croissance économique à deux chiffres, le pays continue de souffrir d’une profonde fracture sociale et ethnique(Robert Bourgi, une sortie téléguidée par l’Élysée ?).

La justice des vainqueurs, appliquée aux partisans de Laurent Gbagbo et à ses alliés, n’a fait qu’accentuer le ressentiment au sein de certaines communautés. L’arrestation et le procès de Gbagbo à La Haye, ainsi que celui de Charles Blé Goudé, ont été perçus par beaucoup comme une vengeance politique. La libération et le retour de Gbagbo en Côte d’Ivoire en 2021 ont ravivé les espoirs d’une réconciliation, mais le chemin semble encore long. Le RHDP, largement dominé par une seule ethnie, a contribué à renforcer la perception d’une exclusion politique des autres communautés, exacerbant ainsi les tensions sociales(Robert Bourgi, une sortie téléguidée par l’Élysée ?).

Les perspectives pour 2025 : Union des forces de gauche ?

Face à ce contexte, l’opposition pourrait jouer une carte maîtresse en 2025. Si la gauche ivoirienne parvient à s’unir, elle pourrait représenter une menace sérieuse pour le RHDP. En 2010, la division des forces de gauche avait largement contribué à l’échec de Laurent Gbagbo. Aujourd’hui, avec le retour de Gbagbo et une possible coalition entre le Front Populaire Ivoirien (FPI) et d’autres partis de gauche, il est possible d’imaginer un scénario où ces forces unies mobiliseraient une grande partie de l’électorat, en particulier ceux qui se sont éloignés de la politique après la crise de 2011(Robert Bourgi, une sortie téléguidée par l’Élysée ?).

Cette dynamique pourrait être renforcée par le désaveu international de Ouattara, si les déclarations de Bourgi s’avèrent être le reflet de la position officielle de la France. La sortie de Bourgi sert ainsi d’avertissement aux acteurs du RHDP : ils doivent se préparer à une transition complexe, dans laquelle l’union de la gauche pourrait jouer un rôle central.

Conclusion : Un tournant décisif pour la Côte d'Ivoire ?

Les révélations de Robert Bourgi remettent en question le récit officiel de la crise de 2010-2011 et soulèvent des doutes sur l’avenir politique d’Alassane Ouattara. Alors que la France semble se détourner du soutien traditionnel qu’elle accordait au président ivoirien, l’élection de 2025 pourrait marquer un tournant pour la Côte d’Ivoire. L’enjeu majeur sera de savoir si l’opposition, notamment la gauche, saura tirer profit de cette situation pour proposer une véritable alternative politique et réconcilier un pays profondément divisé.

PRÉPARONS 2025 : CHAQUE VOIX COMPTE, CHAQUE CITOYEN EST IMPORTANT

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La révision des listes électorales est une étape clé dans ce processus. Assurez-vous que votre nom figure sur les registres électoraux pour que votre voix puisse être entendue. Si vous n’êtes pas encore inscrit, c’est le moment de le faire. Et si vous avez déménagé ou changé de situation, prenez quelques minutes pour mettre à jour vos informations.

Ne laissons pas passer cette chance de façonner l’avenir de la Côte d’Ivoire. Ensemble, mobilisons-nous pour une élection transparente, crédible et représentative. Faites le premier pas en vous inscrivant sur les listes électorales dès aujourd’hui!

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