La menace d’une intervention militaire au Niger ne contribuera pas à un règlement, a fait savoir la porte-parole de la diplomatie russe. Moscou considère primordial « d’empêcher une nouvelle dégradation » de la situation dans le pays.
La Russie a mis en garde contre l’éventuelle intervention militaire au Niger évoquée récemment par la CEDEAO en réaction au renversement du président Mohamed Bazoum par les militaires.
« Nous pensons que la menace de l’usage de la force contre un État souverain ne contribuera pas à désamorcer les tensions et à résoudre la situation dans le pays », a déclaré ce 2 août Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.
La Russie considère primordial « d’empêcher une nouvelle dégradation de la situation dans le pays » et prône l’organisation d’un « dialogue national ».
Moscou compte également sur des actions appropriées de l’Union africaine et des organisations sous-régionales pour un règlement pacifique, a dit la diplomate. Dans sa recherche d’une issue, Moscou part du principe d’« une solution africaine aux problèmes africains», a-t-elle expliqué.
C’est la deuxième fois que la diplomatie russe réagit aux événements au Niger. Le 27 juillet, le lendemain du coup d’État à Niamey, Maria Zakharova avait appelé « les parties au conflit à s’abstenir de recourir à la force et à résoudre toutes les questions litigieuses par un dialogue pacifique et constructif ». De plus, Moscou a dit compter sur «la libération rapide » de Mohamed Bazoum.
Situation au Niger
Depuis le 26 juillet, le pouvoir au Niger est aux mains du Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP), présidé par le général Abdourahamane Tiani. Ce chef de la garde présidentielle s’est proclamé nouveau chef d’État, en annonçant le renversement de Mohamed Bazoum. Le 1er août, le CNSP a commencé à procéder à certaines nominations et a rouvert les frontières avec cinq pays.
Le Président renversé reste retenu à Niamey depuis le 26 juillet.
En réponse à ces événements, la CEDEAO a demandé le 30 juillet le rétablissement, dans un délai d’une semaine, de l’ordre constitutionnel et le retour au pouvoir de Mohamed Bazoum, élu en 2021. Si ces exigences ne sont pas remplies, l’organisation se réserve le droit de « prendre toutes les mesures nécessaires », qui «peuvent inclure l’usage de la force». Ces décisions n’ont pas été appréciées par le Burkina Faso et le Mali, mais également par le chef du Parlement nigérien.